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L’AVENIR


« Je ferai, désormais, mon devoir, grave et pure,
Par votre souvenir il me deviendra cher,
Mes doigts le suspendront autour de ma ceinture
Comme un bouquet amer.

J’aimerai le silence où le cœur se délivre,
Sur la tâche du soir je baisserai les yeux,
J’aimerai, comme vous, la sagesse et le livre
Et la lampe allumée avec l’âme des dieux.

Je chérirai par vous le bien et la justice,
Je ferai de ma vie un lac de vérité,
Où se reflètera, dans son blanc édifice,
La divine beauté.

Ah ! votre amour, en son plein soleil, m’a mûrie,
Je n’étais que de l’herbe et je suis la moisson,
Je suis, par vous, toute la femme en rêverie,
En larmes, en orgueil, en sourire, en frisson.