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OH ! TOUT CE GRAND AMOUR…


Oh ! tout ce grand amour dont mon âme est remplie,
En déploierai-je en vain l’étonnante splendeur,
Quel astre attestera ce que fut mon ardeur,
Et quel vent, à jamais, chantera ma folie ?

Puis-je penser que rien ne recueille mon cœur,
Qu’en vain, il offre à tout son empreinte profonde,
Qu’il aura palpité dans la forme du monde,
Sans laisser par l’espace un peu de sa douleur ?

Eh ! quoi, bientôt la mort, la seule mort, en somme,
Et pas un peu de moi qui reste dans le jour ?…
Oh ! de l’éternité pour les larmes de l’homme,
Oh ! de l’éternité par les larmes d’amour !…

Non, ne pas enfouir son cœur dans de la terre,
Laisser le témoignage infini qu’il vibra,
Penser que, pour toujours, dans l’ombre, il coulera,
Près d’une source, avec son sanglot solitaire…