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MALGRÉ LA DISTANCE


Jadis, mon vouloir ou le vôtre,
Nous faisait venir l’un et l’autre,
Tout à coup, aux mêmes endroits,
Notre âme accourait, éperdue,
Elle se sentait attendue.
Et c’était vrai toutes les fois.

Si cette intelligence existe,
Ah ! pourquoi serais-je si triste
De t’avoir quitté sans retour ?
Ne puis-je croire qu’à ta porte,
Un peu de vent toujours apporte
La bonne odeur de mon amour ?…

Qui me dit que, dans l’heure brève,
Nous n’avons pas le même rêve
Et le même frisson soudain,
Et que, malgré tant de distance,
Le même grave et beau silence
Ne tient ta main, ne tient ma main ?…