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Et ce chagrin toujours t’effleure,
Et tu vis toujours pour ce leurre
Et ta beauté n’a plus qu’une heure.

Il s’est terni, ton front si clair,
Tu l’as fait sombre, morne, amer,
Plus ton bien-aimé te fut cher.

Et tes larmes, goutte par goutte,
Ton âme qui s’écoula toute,
Aux rides ont fait une route…

Tu vas vieillir, si jeune encor…
Moins belle avec le beau trésor
D’avoir souffert jusqu’à la mort…

Et lui, s’il te revoit si lasse,
N’ayant plus l’orgueil de ta grâce,
Lui, plein de vigueur et d’audace,

Ne se dira pas que tu l’as
Dans l’accablement de ton pas
Et dans la langueur de tes bras,