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J’ai pâli, j’ai souffert et dans quelles alarmes !…
Je vous priais d’avoir pitié de mon front blanc,
Et de mon cou ployé, délicat et tremblant
Et de mes longs cheveux dénoués dans mes larmes.

J’ai trempé mon orgueil et mon courroux de pleurs,
Et ma bouche, en des nuits que je ne peux décrire,
À travers ses sanglots a perdu son sourire,
N’a plus su, désormais, que le goût des douleurs.

Les rides ne mettront pas encore leur trace
Sur ma trop jeune tempe et sur ma joue en fleur,
Elles viendront plus tard… mais je sais, ô douceur,
Que, déjà, vos chers doigts en ont marqué la place…