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LE SUPRÊME AMOUR


Dans mon amour pour vous mon âme s’absorba,
Par lui j’ai pressenti tous les malheurs du monde,
Lorsque j’étais en proie à ma peine profonde
J’étais comme un naufrage ou comme un grand combat.

Oh ! cet amour poignant ainsi qu’un sol de guerre,
Cet amour émouvant comme le choc amer
Du départ, de l’adieu, du vent et de la mer,
Cet amour plein de Dieu comme un cri du tonnerre !…

Cet amour où vivait, à la fois, tout l’amour,
Qui m’a superbement d’anneaux d’or enchaînée,
Qui, grave, m’a montré l’arche des destinées
Et m’a plus que ma mère encore offerte au jour !…

Oh ! cet amour vibrant comme un soir d’harmonie,
Beau comme la douleur qui regarde les eaux,
Oh ! cet amour compris des sauvages oiseaux,
Chancelant à son poids ainsi que le génie !…