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LA DOUCEUR SUPRÊME


Tout m’est de la douleur à travers ma douleur,
La splendeur de l’espace,
Et le rythme plus large et plus grand de mon cœur
Quand la musique passe.

Tout fait ombre à mon âme, et le soir m’est amer
Et longue l’heure brève,
Et poignant le désir qui m’apporte la mer
Et le vent de la grève.

Oh ! triste, triste cœur, il n’est pour toi plus rien,
Ni mieux, ni plus, ni pire,
Tu fus maudit d’avoir convoité pour tout bien
La beauté d’un sourire.

Il n’est pour toi plus rien… Ah ! mon cœur, c’est trop peu…
Et pour ce, pleure, pleure…
Ou, plutôt, las et fier, sous le ciel dur et bleu,
Écoute sonner l’heure.