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Vous m’oublierez, car il le faut, car c’est le sort,
Et car le souvenir est comme un son de cor
Qui peut, d’abord, emplir une nuit étoilée,
Mais qui n’en meurt pas moins au fond de la vallée…

Vous m’oublierez afin qu’il soit donné raison
À tout ce qui varie avec chaque saison,
À l’arbre qui s’effeuille, à la fleur qui croît vite
Et parce que le ciel, lui-même, a sa limite…

Vous m’oublierez, hélas ! car il est d’autres soirs,
D’autres buts, d’autres pleurs et bien d’autres espoirs,
Surtout par la raison simple, triste, infinie
Que l’on ne peut se souvenir toute la vie…