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JAMAIS IL NE M’A DIT…


Jamais il ne m’a dit : « Je suis ton bien-aimé,
Je suis ton cœur, ta joie éclose,
Penchons-nous l’un vers l’autre, en un souffle embaumé
Moi le silence, toi la rose… »

Jamais il n’est venu sur ma porte s’asseoir,
Si beau d’avoir vu la vallée…
Et d’avoir regardé flotter l’ombre du soir
Et ma chevelure étoilée.

Jamais il ne m’a dit : « Je suis ton bien-aimé,
Ton heure entre toutes choisie,
Mon âme est près de toi comme un livre fermé
Où bourdonne la poésie. »

Je ne dois plus le voir et, pourtant, ô douleur,
Je lui suis à jamais fidèle,
Je l’attends… et, pourtant, il est mort pour mon cœur
Comme pour l’hiver l’hirondelle.