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l’instant éternel


Dans l’air aux purs contours le jardin se balance,
Au gré d’une clarté, d’une brise, il s’émeut,
Écoutez… Dans la paix tout son feuillage pleut,
Une rose sauvage embaume son silence.

Et j’ai le grand désir d’aller courir là-bas,
Où la mousse est en fleurs sur les sources secrètes,
Où l’air est violet autour des violettes,
Où le vent est tout nu sous l’odeur du lilas…

Ah ! j’ai le grand désir de voir, blanche de marbre,
Une blanche fontaine au tournant des chemins,
Et j’ai le grand désir d’appuyer mes deux mains
À l’arbre qui se meurt de douceur d’être un arbre…