Page:Picard - L Instant eternel.djvu/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.


N’en sont-ils pas moins vrais les pleurs que vous versâtes
Parce que votre aimé se tut, insoucieux ?…
Et faudrait-il nier l’odeur des aromates
Quand ils sont répandus sur les pieds des faux dieux ?…

Ah ! vous avez rêvé… Mais vous en êtes telle
Que la beauté s’arrête en vous voyant venir,
Et vous avez, enfant, de votre heure mortelle
Fait l’instant éternel qui ne doit pas mourir.

De la vie infidèle il vous reste les charmes
D’avoir joint vos doigts blancs et d’avoir espéré…
Et n’est-ce pas assez que d’avoir eu des larmes
Et des yeux aussi beaux, enfant, pour les pleurer ?…