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Vous avez, mon amour, la poignante douceur
De l’animal qui boit, qui marche et qui désire,
Et, même, sans vos pleurs, vos rêves, votre rire,
Vous avez, par le sang, une haute splendeur.

Je vous loue, éblouie et grave, car vous Êtes…
J’écoute votre pas, j’entends votre soupir…
« Ah ! comme il est vivant ! » me dis-je… « Il doit mourir… »
Mon adoration fond en larmes secrètes…

Et c’est un plaisir sain, vrai, robuste, émouvant,
Je n’y mets pas d’ardeur cachée et sensuelle,
Et je ris tendrement lorsque je me rappelle
Vos cheveux, une fois, emmêlés par le vent…