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« Mais nous savons trop bien ce que devient ce rêve,
« Nous préférons rester sur les bords merveilleux
« Où nous avons pu voir la splendeur de la grève
« Sans qu’une épave triste ait passé sous nos yeux.

« Nous nous sommes aimés dans un instant sans terme
« Nous avons frissonné dans de l’éternité ;
« Que, sur ce souvenir, notre esprit se referme
« Ainsi qu’un temple austère où vit de la beauté.

« Et croyons, à jamais, dans l’exil, dans l’absence,
« Partout où notre amour se sentira banni,
« Qu’entre nous le destin a mis de la distance
« Pour laisser plus de place au cœur de l’infini… »