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l’instant éternel


Oh ! sur sa tempe avoir un fardeau de douceur,
Par des pleurs amoureux mouiller toute son âme,
Et goûter une lèvre en sentant une fleur,
Et se sentir mourir du frisson d’être femme !…

Boire, dans le matin, à plein rire enivré,
Et prendre du ciel bleu sous ses paupières closes,
Et voir danser la vie en son miroir doré
Et porter son bonheur comme un panier de roses !…

Mes sœurs, un bien-aimé chez vous est-il passé ?…
Oui, toutes nous avons les mêmes cœurs étranges…
Qui de nous n’aime pas les urnes, le passé,
Les songes et le lin, les larmes et les anges ?…

Parlez-moi… Je suis ivre à mourir de l’amour…
Le vent d’avril a fait le tour de ma demeure…
Allons jeter des fleurs, là-bas, vers un retour…
Sur la face du soir un ciel d’étoiles pleure…