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ESPÉRANCE


Que le soleil est chaud dans le parfum des treilles,
Et comme il est vibrant de souffle harmonieux !…
La forêt a chanté par toutes ses abeilles
Et je souris d’avoir une larme à mes yeux.

Ô vous qui frémissez d’être des jeunes filles,
Mes sœurs, vous qui courez sur les bords des étangs,
Du jardin entr’ouvrez si doucement les grilles
Pour regarder passer la forme du printemps,

Voulez-vous, avec moi, dire le grand poème
Du rêve, du désir, de l’attente et du soir ?…
Nul jeune homme, jamais, chez moi, ne vint s’asseoir
Et, pourtant, apprenez, mes sœurs chères, que j’aime.

Oh ! pouvoir être jeune avec tous ses baisers,
Oh ! pouvoir être belle avec tout son sourire,
Secouer ses cheveux dans les airs embrasés
Et jeter dans le vent son cœur comme une lyre !…