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INCONNU BIEN-AIMÉ


Inconnu bien-aimé, vous qui vîntes, un jour,
Beau comme du soleil dans une heure d’amour,
Vous qui me semblez grand, pensif et pathétique,
Avec un cœur plus doux que Naple et la musique,
Oh ! savez-vous pourquoi vous m’êtes aussi cher ?…
C’est parce qu’Éloa pleura sur Lucifer,
Que Lamartine mit son front contre sa lyre
Et que le Lac monta jusqu’à l’âme d’Elvire…

Oh ! tout ce que je sais de l’amour éternel
Me fait vous préparer des larmes et du ciel,
De ces rêves qui sont longs comme des nuages
Et plus profonds que le silence et les rivages…

Ce ne fut pas en vain que Pétrarque a chanté
Et que Laure mourut dans l’odeur de beauté,
Que Sapho soupira la poignante allégresse
Et porta dans ses mains les roses de la Grèce…
Ce ne fut pas en vain que des pays amers