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AMERTUME


Oh ! je sais que l’amour, partout, me sollicite
Et qu’il est amoureux de moi farouchement,
Qu’il me veut d’un souhait sans forme et sans limite
Comme le firmament.

Je me vois à jamais louangée et chérie,
Je dispense la sève et l’odeur du printemps,
Et mon geste léger fait de la rêverie
Aux hommes de vingt ans.

Mon souple corps est ensoleillé d’allégresse,
Un noble émoi fait fondre en mes yeux mon cœur pur,
Et je te sens flotter derrière moi, jeunesse,
Comme un ruban d’azur.

Dans quel espoir m’attend la forêt qui soupire,
Quelles nuits me promet le fleuve véhément !…
Partout, autour de moi, c’est le souffle et le rire
D’un éternel amant.