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LA REPRISE


Je pleure… Et je vous loue, ô pleurs d’un poids si lourd,
Vous tombez dans mes mains comme l’or de l’amour,
Vous êtes purs comme l’eau marine et sauvage
Qui vient pour la première fois sur un rivage…
Je vous pleure à pleine âme, à plein profond sanglot,
Vous êtes beaux, vous ruisselez, vous êtes trop…
Ô grands pleurs lumineux, à jamais, ma paupière
Se souviendra d’avoir versé votre lumière…

J’aime… Et c’est maintenant que j’ai pu le savoir,
Ô pleurs, du plus divin, du plus haut désespoir…
Hier, j’avais écarté mon amour de ma route,
Je n’aimais plus, me semblait-il…
Je n’aimais plus, me semblait-il…Mais, goutte à goutte,
Et plus fort, largement, comme un ouragan d’or,
Pleurs, vous êtes tombés sur le doute et la mort,
Et la vie et l’amour ont jailli de mon âme
Comme deux arbres verts et deux roses de flamme.