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Tu criais… Le cœur plein d’orages et d’écume,
Beau comme un incendie et grand comme le soir,
Et voici que, soudain, tu vis cette amertume
De ne plus en avoir…

Le monotone ennui, l’ennui jaune et sans bornes,
Met dans ton esprit mort le reflet du désert,
Et tu te sens pareil à des rivages mornes
Qu’aurait quittés la mer…

Oh ! c’est une stupeur, une horreur, une peine,
Un silence maudit, un écrasant adieu,
Comme si, tout à coup, le ciel et l’âme humaine
Étaient vides de Dieu…