Page:Piaget - Oton de Grandson, 1941.djvu/351

Cette page n’a pas encore été corrigée


LXII

BALADE

La grant beaulté de vo viaire cler
Et la doulseur dont vous estez paree
Me fait de vous si fort enamourer,
Chiere dame, qu’avoir ne puis duree.
A toute heurë est en vous ma pensee.
Desir m’asault durement par rigour.
Et se par vous ne m’est grace donnee,
En languissant defineront my jour.
 
Allegement ne pourroye trouver
Du mal que j’ay par creature nee,
Se par vous non, en qui veul affermer
Entierement mon cuer, sans dessevree.
Il est vostre, longtemps vous ay amee
Celeement, sans en faire clamour.
Et, se l’amour de vous m’est reffusee
En languissant defineront my jour.
 
Si vous suppli humblement que passer
Ma requeste vueillez, s’il vous agree.
Assez pouez congnoistre mon penser
Par ma chanson, qui balade est nommee.