Page:Piacentini - Mgr Ridel, évêque de Philippolis, vicaire apostolique de Corée, 1890.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
Mgr RIDEL

méritoire pour lui et par conséquent plus agréable à Dieu. Cette pensée le détermina d’abord à entrer au séminaire de Saint-Sulpice pour y étudier les desseins de Dieu à son égard.

Dans cette illustre et sainte maison, il fut vite apprécié. Le vénérable directeur, M. Icard, lui confia, parmi les jeunes filles qui se préparaient à la première communion, les moins fortunées aux yeux du monde. C’était son début dans l’apostolat. Il y mit tout son dévouement. « Il fallait le voir, toujours souriant, s’occupant surtout des plus pauvres, des petits, des déshérités, allant vers eux, conduit par son esprit de foi et par la bonté de son cœur, qui, toute sa vie, l’a porté vers ceux qui souffrent. Tous ses enfants ont grandi, se sont dispersés dans la grande ville ou ailleurs ; nul ne l’a oublié[1]. »

À ce même catéchisme, un jeune gentilhomme brésilien, M. de Macédo-Costa, donnait aussi toute son âme. Devenu évêque, il devait, comme M. Ridel, souffrir une dure captivité pour le nom de Jésus-Christ. « Merveilleux rapprochement de ces deux confesseurs de la Foi, qui ont ému le monde par le simple récit de leurs souffrances, et rappelé en plein dix-neuvième siècle le beau et fier langage des anciens martyrs. Ils se séparèrent comme jadis les apôtres : l’un pour évangéliser, au prix de fatigues inouïes, les sauvages des bords de l’Amazone, l’autre pour aller affronter, sur les terres de Corée, les terribles lois portées contre le nom chrétien » [2].

M. Ridel dut attendre l’heure marquée par Dieu. Les vacances le ramenèrent pour quelques semaines

  1. Oraison funèbre de Mgr Ridel, par M. l’abbé Th. Mainguy.
  2. Notice biographique, par M. l’abbé Lahue.