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Mgr RIDEL

elle des qualités précieuses pour l’avenir. Il s’attacha aux pas de cet enfant hardi, entreprenant, et fit si bien, par sa charité, son enjouement, sa fermeté, qu’il en eut enfin raison. Dès lors il s’établit entre le maître et l’élève une confiance réciproque, avec grand profit pour le jeune homme.

L’année qui suivit le départ de M. Baumier fut assez pénible pour Félix. Sa nature, imparfaitement assouplie, se trouvait privée trop tôt de la sage direction de ce maître. Une ardeur excessive, les sympathies qu’il s’était créées parmi ses camarades inspirèrent des craintes à quelques professeurs, peut-être un peu timorés.

On en écrivit à M. de Courson qui avait encouragé son entrée aux Couëts. — Le vénérable supérieur de Saint-Sulpice répondit : « La physionomie de cet enfant m’a frappé ; il fera un bon prêtre. N’ayez aucune crainte à cet égard. » Paroles vraiment prophétiques, qui font honneur à la perspicacité de M. de Courson et à l’excellente nature de celui qui en était l’objet.

Ce ne fut, au reste, qu’un nuage passager. Pendant les dernières années de ses humanités, Félix eut pour professeurs deux hommes remarquables par leur intelligence, leur dévouement et leur piété.

Le souvenir de MM. Aguesse et Lagrange est toujours vivant dans le diocèse de Nantes. « Aidé de leurs encouragements, de leurs conseils, le jeune humaniste se remit avec ardeur au travail, à la formation de son esprit et de son cœur.

« Ce fut ainsi que se passèrent les quatre années du petit séminaire, sans incident remarquable, mais aussi sans refroidissement de la première ferveur. Au