Page:Piacentini - Mgr Ridel, évêque de Philippolis, vicaire apostolique de Corée, 1890.djvu/25

Cette page n’a pas encore été corrigée
3
d’après sa correspondance

d’un grand fleuve habitait une famille composée du père, de la mère et de plusieurs enfants… Le plus jeune, surnommé sang-bouillant, paraissait avoir inventé le mouvement perpétuel.

« Un jour, assis près de sa mère, il attendait sans doute l’un de ses jolis contes qui le faisaient rester sage, quand tout à coup il aperçut sur la table un livre bleu.

— Mère, dit-il, est-ce qu’il y a des histoires dans ce livre ?

— Oui, mon fils, c’est un livre qui raconte des histoires, des histoires de missionnaires.

— Qu’est-ce que les missionnaires ?

— Ce sont des prêtres qui s’en vont bien loin, chez les peuples qui ne connaissent pas le bon Dieu.

— Comment ? il y a des hommes qui ne connaissent pas le bon Dieu ! Mais ils ne pourront donc pas aller en paradis ? Et les petits enfants et leurs mères ne verront pas le bon Dieu ?

— C’est pour cela que les missionnaires quittent leurs familles, endurent toutes sortes de souffrances et qu’ils s’en vont bien loin chez les peuples sauvages pour leur prêcher les vérités de la sainte religion.

— Y en a-t-il beaucoup qui partent ainsi ?

— Il y en a beaucoup, mais pas assez. Ils demandent qu’on vienne à leur aide !…

« Ces paroles revinrent mille fois à la pensée du jeune enfant ; elles avaient fait une impression profonde sur son âme. Un travail s’opéra peu à peu en lui. Des peuples qui ne connaissent pas le bon Dieu !… qui ne peuvent aller au ciel parce qu’ils n’ont personne pour leur en montrer le chemin !…

— Mais tout le monde sait, et on doit aller le leur