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Mgr RIDEL

former de bonne heure à la vertu, elle leur parlait par ses actions et les accoutumait à faire le bien en le faisant elle-même.

Grâce à cette éducation, la paix, le bonheur régnaient dans la famille. Malgré leurs caractères en apparence très opposés, une douce et inaltérable amitié unissait les quatre enfants : Louis, Marie, Joséphine et Félix. La douceur et la docilité exemplaire de l’aîné modéraient bien souvent l’ardeur et la pétulance du plus jeune. Plus tard, l’enfant, devenu missionnaire, reviendra avec un charme inexprimable sur ces souvenirs du premier âge ; il sera heureux de rappeler dans ses lettres les exemples de ses parents, les conseils de son frère. Il les regardera toujours comme une source de grâces et de bénédictions. Si la vivacité du jeune Félix faisait à sa mère un devoir de ne pas le perdre de vue, par ses excellentes dispositions, il devint pour elle l’objet d’espérances lointaines mais bien douces déjà.

Au premier éveil de son intelligence, elle déposa soigneusement dans son âme les germes de la plus tendre et de la plus solide piété. Dès lors aussi, le jeune Félix eut en Marie la plus vive confiance ; il lui montrera jusqu’à la mort le plus filial amour.

Ce fut à cette mère si pieuse qu’il dut sa vocation de missionnaire. Cette pensée lui tenait particulièrement au cœur et, presque au terme de sa vie, courbé sous le poids d’un glorieux apostolat, il retraçait encore ce souvenir, avec une grâce toute naïve, pour l’une de ses nièces qui lui demandait une histoire de missionnaire.

« Il y a déjà bien longtemps : c’était en 1837 ou 1838, dans une petite maison située sur le bord