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PRÉFACE



Voici l’histoire d’un évêque dont le souvenir doit être cher aux enfants de la Bretagne et dont le nom rappelle une vie d’héroïques vertus.

Mgr Ridel, c’est l’homme qui compte Dieu pour tout et sur Dieu en tout ; c’est le chrétien épris de l’amour des âmes, qui va au-devant d’elles comme va l’amour, malgré les fatigues et les privations, malgré les périls et la mort ; c’est le saint qui, voulant être l’homme de Dieu, conforme en tout sa volonté à celle de son Maître. Qu’on ajoute la sollicitude et la prudence du pasteur, la douceur et la fidélité de l’ami, la tendresse du père, et l’on aura la grande physionomie que nous avons esquissée avec une piété toute filiale. Pour accomplir dignement notre tâche, il eût fallu « l’œil qui sait voir les grands caractères, la main qui sait tracer les grands tableaux ». Notre héros les méritait.

Les apôtres de la trempe de Mgr Ridel sont, comme l’a dit Louis Veuillot, « le printemps de l’Église ; ils lui font revivre ses premiers jours. Riche de leur vertu ardente et victorieuse, elle les montre au monde, qui croit l’avoir appauvrie ; à meilleur titre que l’antique Romaine, elle dit : « Voilà mes joyaux et ma beauté. » Mais ils sont aussi la poésie, l’enthousiasme et l’honneur de notre siècle. Ils sont surtout la folie de la croix.