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MÉDITATION IV.

sucre, mais toujours beaucoup moins que les gelées animales qu’on tire des os, des cornes, des pieds de veau et de la colle de poisson. Cette nourriture est en général légère, adoucissante et salutaire. Aussi la cuisine et l’office s’en emparent et se la disputent.

différence du gras au maigre.

Au jus près, qui, comme nous l’avons dit, se compose d’osmazôme et d’extractif, on trouve dans les poissons la plupart des substances que nous avons signalées dans les animaux terrestres, telle que la fibrine, la gélatine, l’albumine : de sorte qu’on peut dire avec raison que c’est le jus qui sépare le régime gras du maigre.

Ce dernier est encore marqué par une autre particularité : c’est que le poisson contient en outre une quantité notable de phosphore et d’hydrogène, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus combustible dans la nature. D’où il suit que l’ichthyophagie est une diète échauffante : ce qui pourrait légitimer certaines louanges données jadis à quelques ordres religieux, dont le régime était directement contraire à celui de leurs vœux déjà réputé le plus fragile.

observation particulière.

30. — Je n’en dirai pas davantage sur cette question de physiologie ; mais je ne dois pas omettre un fait dont on peut vérifier l’existence :

Il y a quelques années que j’allai voir une maison de campagne, dans un petit hameau des environs de Paris situé sur le bord de la Seine, en avant de l’île de Saint-Denis, et consistant principalement en huit cabanes de pêcheurs. Je fus frappé de la quantité d’enfants que je vis fourmiller sur la route.