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MÉDITATION IV.

règne végétal.

29. — Cependant le règne végétal ne présente à la nutrition ni moins de variétés ni moins de ressources.

La fécule nourrit parfaitement et d’autant mieux qu’elle est moins mélangée de principes étrangers.

On entend par fécule la farine ou poussière qu’on peut obtenir des graines céréales, des légumineuses et de plusieurs espèces de racines, parmi lesquelles la pomme de terre lient jusqu’à présent le premier rang.

La fécule est la base du pain, des pâtisseries et des purées de toute espèce, et entre ainsi pour une très-grande partie dans la nourriture de presque tous les peuples.

On a observé qu’une pareille nourriture amollit la fibre et même le courage, On en donne pour preuve les Indiens, qui vivent presque exclusivement de riz et qui se sont soumis à quiconque a voulu les asservir.

Presque tous les animaux domestiques mangent avec avidité la fécule, et ils sont, au contraire, singulièrement fortifiés, parce que c’est une nourriture plus substantielle que les végétaux secs ou verts qui sont leur pâture habituelle.

Le sucre n’est pas moins considérable, soit comme aliment, soit comme médicament.

Cette substance, autrefois reléguée aux Indes et aux colonies, est devenue indigène au commencement de ce siècle. On l’a découverte et suivie dans le raisin, les navets, la châtaigne, et surtout la betterave : de sortes que, rigoureusement parlant, l’Europe pourrait, sous ce rapport, se suffire et se passer de l’Amérique ou de l’inde. C’est un service éminent que la science a rendu à la société, et un exemple qui peut avoir dans la suite