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DU GOÛT.

thodes et dévoiler des causes qui jusque là étaient restées occultes.

Enfin nous verrons comment, par le pouvoir combiné du temps et de l’expérience, une science nouvelle nous est tout à coup apparue, qui nourrit, restaure, conserve, persuade, console, et, non contente de jeter à pleines mains des fleurs sur la carrière de l’individu, contribue encore puissamment à la force et à la prospérité des empires.

Si, au milieu de ces graves élucubrations, une anecdote piquante, un souvenir aimable, quelque aventure d’une vie agitée, se présente au bout de la plume, nous la laisserons couler pour reposer un peu l’attention de nos lecteurs, dont le nombre ne nous effraye point, et avec lesquels au contraire nous nous plairons à confabuler ; car, si ce sont des hommes, nous sommes sûrs qu’ils sont aussi indulgents qu’instruits : et si ce sont des dames, elles sont nécessairement charmantes.

Ici le professeur, plein de son sujet, laissa tomber sa main, et s’éleva dans les hautes régions.

Il remonta le torrent des âges, et prit dans leur berceau les sciences qui ont pour but la gratification du goût : il en suivit les progrès à travers la nuit des temps ; et voyant que, pour les jouissances qu’elles nous procurent, les premiers siècles ont toujours été moins avantagés que ceux qui les ont suivis, il saisit sa lyre, et chanta sur le mode dorien la Mélopée historique qu’on trouvera parmi les Variétés. (Voyez à la fin du volume.)