maintenant de dépasser toutes les limites et de nous conduire au ridicule.
Sous ce règne encore, les petites maisons et les femmes entretenues exigèrent des cuisiniers des efforts qui tournèrent au profit de la science.
On a de grandes facilités quand on traite une assemblée nombreuse et des appétits robustes ; avec de la viande de boucherie, du gibier, de la venaison et quelques grosses pièces de poisson, on a bientôt composé un repas pour soixante personnes.
Mais pour gratifier des bouches qui ne s’ouvrent que pour minauder, pour allécher des femmes vaporeuses, pour émouvoir des estomacs de papier mâché et faire aller des efflanqués chez qui l’appétit n’est qu’une velléité toujours prête à s’éteindre, il faut plus de génie, plus de pénétration et plus de travail que pour résoudre un des plus difficiles problèmes de géométrie de l’infini.
134. — Arrivé maintenant au règne de Louis XVI et aux jours de la Révolution, nous ne nous traînerons pas
départements, vers 1740 un dîner de dix personnes se composait comme il suit :
1er service........ | le bouilli ; une entrée de veau cuit dans son jus ; un hors-d’œuvre. |
2e service........ | un dindon ; un plat de légumes ; une salade ; une crème (quelquefois). |
Dessert......... | du fromage ; du fruit ; un pot de confitures. |
On ne changeait que trois fois d’assiettes, savoir : après le potage, au second service et au dessert.
On servait très-rarement du café, mais assez souvent du ratafia de cerises ou d’œillets, qu’on ne connaissait que depuis peu de temps.