§ 70. A l’inverse des occlusives et des spirantes, les sifflantes ne comportent pas d’opposition entre sourdes et sonores.
En regard du riche jeu d’occlusives que nous avons vu, le parler ne possède que deux sifflantes, une sifflante proprement dite s, et une chuintante ʃ, l’une et l’autre sourdes, et qui s’opposent l’une à l’autre comme, dans tout le reste du consonantisme, les phonèmes palataux aux phonèmes vélaires.
s, qui apparaît là où on pourrait avoir une consonne vélaire, est en général nettement, à tout le moins faiblement, vélarisé ; ʃ, qui apparaît là où on pourrait avoir une consonne palatale, est en général nettement, parfois plus faiblement, palatalisé. Ni s palatale, ni vélaire ne se rencontrent.
Ce point qui ne nous paraît faire aucun doute, du moins pour la région qui nous occupe, est établi, tant sur l’impossibilité où nous nous sommes trouvée de relever ces phonèmes dans les positions où on les a signalés, que par le fait que s et ʃ se comportent, dans leurs combinaisons avec les voyelles, respectivement comme des consonnes vélaires et palatales (cf. IIe partie, chap. I et II) et par les exemples qui suivent.
La position de la langue dans l’articulation de s est analogue à celle que nous avons décrite, à propos des occlusives dentales vélaires : la pointe de la langue se trouve, dans les deux cas, à la hauteur des dents inférieures. Le canal pour le passage de l’air est