On verra, à propos de chaque phonème, comment χ et h sont confondus dans certains mots, comment ç ne subsiste plus dans notre parler qu’à l’initiale, comment j, qui occupe dans le système de la langue la place d’une spirante, n’est à proprement parler qu’une demi-voyelle.
Le système des spirantes est, par l’effet de ces deux tendances, la seule partie du consonantisme du parler qui présente des flottements individuels assez généraux et prononcés.
§ 50. Vélaires. — Dans le type bilabial ancien la position des lèvres est la même que pour l’articulation de p, b, avec cette différence que l’air ne cesse de s’échapper entre les lèvres légèrement écartées ; les lèvres ne sont jamais arrondies pour la sourde f, mais, à côté de la sonore v, on peut voir apparaître une labiale arrondie w.
La vélarisation est très nette.
Devant voyelle d’avant ou mixte d’avant apparaît un glide vélaire ʷ.
Dans le type labio-dental, qui est celui des deux dernières générations, le resserrement du passage de l’air est causé par le contact des dents du haut avec la lèvre inférieure, qui reste lâche. La position de la langue est la même. Les sujets qui ne possèdent plus les bilabiales non arrondies peuvent cependant avoir le w.
§ 51. f (écrit f, aussi, à l’initial, ph‑, à l’intérieur, ‑mhth‑, bhth).
f est une spirale bilabiale, ou labio-dentale, selon les sujets (voir plus haut), sourde et vélarisée. Le glide w, là où il apparaît après f, est sourd.
Je n’ai pas rencontré de forme nasalisée de f, quoiqu’on pût en attendre une dans les mots ɑ꞉fəχ (ámhthach) « cependant » ; lʹi꞉ᵊfə (líomhtha) « poli, souple », etc.
§ 52. f se trouve en contact avec des voyelles ou avec des