accentuée tend vers un timbre indifférent, déterminé uniquement par les consonnes environnantes, mais il peut même y avoir syncope ou apocope de voyelles prétoniques. La syncope due à l’accent, d’une part, les phénomènes de svarabhakti, d’autre part, concourent à bouleverser le vocalisme du mot. Il est à peine exagéré de dire que, voyelles toniques et longues (en général semi-toniques) mises à part, l’apparition des voyelles est fonction des commodités du consonantisme : c’est ainsi qu’on a krɑ:ʃtɩ (coráiste) « courage », mais ɔkᵊrəs, tendant vers ɔkərəs (ocras) « faim », etc., la présence ou l’absence d’une voyelle étant déterminée, non par l’étymologie, mais par les lois qui régissent actuellement les groupes de consonnes dans le parler.
L’initiale du mot est caractérisée par l’apparition de consonnes (ǥ, ç) et de groupes de consonnes qui ne se rencontrent pas ailleurs, ainsi que par une variabilité particulière, principalement dans le cas de l’initiale vocalique (cf. §§ 109 et 110).
Dans la phrase, le mot conserve sa syllabation propre. A part cela, l’initiale et la finale sont sujettes, dans le corps de la phrase, à des modifications analogues à celles que les éléments du mot subissent dans le corps du mot : assimilation ou dissimilation consonantiques, chute de consonnes, élision de voyelles, apparition de phonèmes additionnels, développement de glides, abrègement qui va, pour certaines particules proclitiques, jusqu’à disparition complète. Aussi la phrase, dans notre parler comme dans les autres parlers irlandais, donne-t-elle au plus haut degré l’impression d’un continu.
Les fluctuations individuelles qui se présentent ont été signalées au fur et à mesure ; aucune n’est de nature à devenir un danger pour l’ensemble du système ; on a vu que la plupart intéressent le vocalisme, dont l’importance apparaît comme secondaire ; encore ne menacent-elles pas les alternances quantitatives. D’autres fluctuations attestent une tendance à éliminer quelques traits remarquables, qu’il s’agisse des spirantes, ou de la syllabe (voir plus haut), tendance conforme à l’évolution générale du dialecte qui par son élimination des alternances quantitatives dans le consonantisme (et le développement de diphtongues qui s’en est suivi)