paru trop hasardeuse pour être tentée. Il faut seulement noter que l’intonation du mot ne joue aucun rôle dans le parler ; non pas qu’il n’existe pas en fait de variations dans l’intonation, mais celles-ci n’ont aucune valeur caractéristique.
L’intonation de la phrase, étudiée, donnerait certainement des résultats curieux : il est constant d’avoir, dans une phrase affirmative, prononcée sur un ton sensiblement égal, une remontée de la voix, vers la fin, suivie d’une légère descente sur les toutes dernières syllabes :
vʹi: klᴀᴜ(n) nə gᴜ̃:rsən ɛg i·əsg̬əχ ⸢ɛr fʹα(g)⸣ ⸤ǥɑ: lᴇ̈:⸥ (bhí clann na gcomharsan ag iascach ar feadh dhá lae) « les fils des voisins ont été à la pêche pendant deux jours ».
On a l’impression que la phrase s’achève sur un trille. L’intonation descendante finale peut manquer. La phrase s’achève alors sur une intonation montante :
tɑ: nə prɑ:tɪ: go ⸢hɔlk⸣ (ta na prataí go holc) « les pommes de terre sont mauvaises ».
L’impression qu’en reçoit une oreille non accoutumée est que la phrase reste en suspens.
Une phrase interrogative se termine fréquemment par une intonation descendante (l’interrogation étant exprimée morphologiquement, ce qui rend une intonation spéciale superflue) :
vʷɪlʹ ᴇ̈ᵊn ᴜ:rɑ̃:n ə nᴇ̈:ᵊχʌr ⸤əgɑt⸥ (an bhfuil aon amhrán i n-aon chor agat ?) « est-ce que tu sais chanter ? ».
Le début d’une proposition nouvelle ou l’ouverture d’une parenthèse est d’ordinaire marquée par une descente, la fin d’une proposition ou la fermeture d’une parenthèse, par une montée, de l’intonation :
fʹì:aχ ⸤ə vʷɪlʹ⸥ ᴇ̈ᵊn fʹiŋʹgʹɩnʹ ⸢ɩkʹi⸣ ⸤ɩ çαno:χ⸥ ⸢pʲaᴜn⸣ ⸤dɔm-sə⸥ (feuch an bhfuil aon phinginn aici a cheannóchadh peann dom-sa) « regarde si elle n’a pas un penny, avec lequel je pourrais m’acheter une plume ».
Un exemple de ce genre donne une idée des fréquentes variations de hauteur qu’on ne peut ici que signaler mais qui constituent une des caractéristiques du parler les plus remarquables à première audition.