syncope et métathèse
§ 278. On a eu lieu de signaler ailleurs comment l’intensité de l’accent influe sur la quantité des voyelles longues non toniques qui peuvent être à demi abrégées (§§ 125 et 264) et sur le timbre des voyelles brèves qui, en syllabe non accentuée, passent à ɩ (§ 151) et ə (§ 161). L’accent peut de plus entraîner des syncopes de voyelles prétoniques, d’où parfois aussi des métathèses.
§ 279. Syncope :
On a vu que si, la voyelle de la première syllabe d’un mot étant brève, la deuxième syllabe contient une voyelle longue ou le groupe ‑aχ(‑aχt), l’accent frappe cette deuxième syllabe. La voyelle devenue atone peut être syncopée, chaque fois que les consonnes mises en contact par cette syncope constituent un groupe de type normal a l’initiale du mot.
Quand les deux consonnes ainsi mises en contact sont de qualité différente (l’une vélaire, l’autre palatale), la syncope donne lieu à des assimilations régressives ou progressives (cf. § 235). Deux consonnes peuvent au reste conserver chacune sa qualité propre, d’autant plus aisément que subsiste à l’intérieur du groupe un élément vocalique plus net (ceci est particulièrement le cas pour les groupes dont le deuxième élément est une nasale, cf. § 247).
bʹⁱlʲo:g (billeóg) « feuille » ; blah (boladh) « parfum » ; flɑ:ⁱnʹ (folláin) « sain » ; klɑ:ʃtʹɩ ou kᵊlɑ:ʃtʹɩ (coláiste) « collège » ; kᵊlʹα·χ (cailleach) « vieille femme » ; kᵊlʲɑ:n (coileán) « chiot » ; kᵊlʹαχtə (cuileachta) « compagnie » ; mᵊlaχt (mallacht) « malédiction » ;