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L’accent

voyelle varie avec les individus, mais est plus souvent demi-longue ou brève que longue, quoique, étant donné la durée de la spirante, la syllabe soit toujours longue, ce qui peut expliquer l’influence exercée sur l’accent ; aχ, aχt portent l’accent, quand la voyelle brève de la première syllabe n’est suivie ni de h, ni d’un groupe de consonnes autre que les groupes formés par r + occlusive sourde ou sifflante.

On a ainsi :

bəʹka·χ (bacach) « boiteux » ; səʹlχ (salach) « sale » ; kᵊˈlʲα·χ (cailleach) « vieille femme » ; pərˈʃα·χ (pairseach) « porridge » ; pərˈtχ (portach) « marais, tourbière » ; məˈlaχt (mallacht) « malé­diction » ; gʹɩˈrχt (giorracht) « proximité » (pour məˈlaχtu:, cf. § 268).

Mais avec l’accent sur l’initiale : ˈkʹαχ (ceathach) « pluvieux » ; ˈfɑhəχ (fathach) « géant » ; ˈsɑhəχ (sathach) « récipient » ; et ˈɔkᵊrəχ (ocrach) « affamé » ; ˈködʹⁱrʹəχ (coidreach) « sociable » ; ˈlasᵊrəχ (lasrach) « éclair ».

Naturellement, il en est de même dans les cas où une ancienne voyelle svara­bhaktique a fait du disyllabe un tri­syllabe : ˈfʹαmənəχ (feamnach) « goémon » ; ˈdʹαləgəχ (dealgach) « épineux ». D’autre part, ˈbro:nəχ (brónach) « triste » ; ˈe:ʃtʹəχt (éisteacht) « se taire », etc., cf. § 263.

§ 262. 3º Dans un certain nombre de mots consti­tués par deux brèves, la première syllabe étant ouverte et la seconde fermée, l’accent est passé sur la seconde syllabe (la première tend à se syncoper, cf. chap. vi).

bᵊˈlah ou ˈblah (boladh) « odeur » ; kᵊˈlöh ou ˈklöh (culaith) « costume » ; kᵊˈnʌs (connus) « comment », à côté de ˈkɔnəs ; ˈχnᴜk (chonnac) « je vis » ; ˈχnɪkʹ (chonnaic) « il vit » (et par analogie ˈχnɔkədər (chonnac­adar) « ils virent »), etc., sont régulière­ment syncopés, et sont devenues mono­sylla­biques ; təˈrʌs ou ˈtrʌs (turus) « voyage » ; tʹⁱˈrʹimʹ ou ˈtʹrʹimʹ (tirim) « sec » ; mʹɩˈnʹikʹ (minic) « souvent » ; sb̬ʹⁱˈrʹidʹ (spioraid) « esprit » ; enfin les composés avec pronoms person­nels de la prépo­sition ɛg (ag) « à » : əˈgɑm (agam) « à moi » ; əˈgɑt (agat) « à toi » ; ɩˈgʹɛ (aige) « à lui » ; ɩˈkʹi (aici)