§ 237. Au point de vue de la sonorité, une occlusive sourde ou une spirante assimile une occlusive sonore précédente, comme il paraît aux formes verbales dont la désinence commence par ‑f- ou ‑t- (voir plus haut) et dans les composés, où l’assimilation est facultative et dépend du tempo du langage, et du sentiment que le sujet a de la composition :
to:kfər (tógfar) « on élèvera », de to:gʷɩmʹ (tógaim) « j’élève » ; to:ktər (tógtar) « on élève » ; krʹᴇtʹfər (creidfear) « on croira », de krᴇdʹɩmʹ (creidim) « je crois » ; lᴜ:pfər (lúbfar) « on courbera », de lᴜ:bʷɩmʹ (lúbaim) « je courbe » ; fɑtχəsa·χ (fadchosach) « qui a de longues jambes », de fɑd- « long » ; ì:ag̬sᴜ:ⁱlʹ ou ì:agsu:ⁱlʹ (éagsamhail) « différent » ; ʃe:tʹfᴜ:ⁱlʹ (séidfúil) « saignement de nez».
lɑg̬sb̬rʹidʹ ou lɑgsb̬rʹidʹ (lagsprid) « mou, qui manque de courage ».
§ 238. Les consonnes qui suivent, ou précèdent, un h sont plus ou moins assourdies, même si ces consonnes ne comportent pas régulièrement de forme sourde dans la langue (liquides ou nasales) ; la liquide ou la nasale n’est au reste que partiellement assourdie (ou, pour mieux dire, chuchée, cf. § 87), dans une mesure qui varie considérablement, l’h étant prononcé d’autant plus distinctement, et la sonorité de la consonne voisine étant d’autant plus complète que l’élocution est plus lente, et aussi, que la syllabe dont h fait partie a plus d’importance dans le mot phonétique (voir plus bas).
Ce type d’assimilation peut être progressive, régressive ou bilatérale.
§ 239. L’assimilation est progressive lors de la mutation grammaticale de groupes initiaux commençant par t, tʹ, s, ʃ :
hn̬ɑ̃:ⁱvʹ ʃe· (shnáimh sé) « il nagea » ; mə hl̬ɑ̃:ⁱnʹtʹɩ (mo shláinte) « ma santé » ; ɑnəhl̬ɑ:h (anathlàth) « très affable » ; ɑnəhl̬äλⁱnʹ (anashleamhain) « très glissant » ; ɑnəhr̬ᴇ̈:ᵊχtə (anathraochta) « complètement épuisé ».
La combinaison hm, hmʹ ne se rencontre pas, s ou ʃ ne se modifiant pas grammaticalement devant m, mʹ.