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Les groupes consonantiques

kʹⁱmʲɑ:d, de kəmʲɑ:d (coimeád) « conserver » ; mʹinʲɑ:l de mʷɩnʲɑ:l (muineál) « eou ».

On peut encore entendre occasion­nellement, e. g., kəmʲɑ:d ; en revanche c’est toujours la forme assimilée qu’on entend dans : fʹⁱnʲo:g (fuinneóg) « fenêtre » ; fʹrʹiʃtʹɩ (fuiriste) « facile », où la voyelle inter­médiaire a laissé peu ou pas de résidu. Cf. également dʹrʹe:rʹ, à côté de dərʹe:rʹ (do réir) « d’après ».

Vélarisation d’une consonne initiale palatale sous l’influence d’une consonne vélaire suivante :

tᵊmɑ̃:ⁱnʹtʹ de tʹᵊmɑ̃:ⁱnʹtʹ (tiomáint) « conduire (une voiture) » ; mais bʹᵊna·χt (beannacht) « béné­diction ».

Palatalisation progressive ; bʹⁱrʹɑ:n (biorán) « aiguille » ; gʹⁱrʹɑ̃:n (gearán) « plainte ».

§ 236. Dans les groupes implosivo-explosifs la qualité des consonnes n’est pas toujours la même : c’est pourtant générale­ment le cas dans les groupes anciens, compte tenu des excep­tions signalées plus haut § 234 et qui sont également valables pour les groupes implosivo-explosifs. En revanche, là où la flexion ou la compo­sition amènent en contact deux consonnes de qualité diffé­rente, chacune d’elles conserve sa qualité propre, ainsi dans :

1º les désinences verbales commençant par une consonne, soit par ‑t- ou ‑f‑ ; ainsi :

tɪkʹtər (tuigtear) « on comprend » (aussi tɪkʹtʹər) ; tɪkʹfʹər (tuigfear) « on com­prendra » ; hikʹfɑ: (thuigfeà) « tu compren­drais » ; hikʹfʷi: et tɪkʹfʷi: (tuigfí) « on compren­drait ».

2º les composés : ɑ:rdlʹᴇʃg̬ʹu:ⁱlʹ (árd-leisc­eamhail) « très paresseux » ; ᴀᴜnçαrt (anncheart) « injustice » ; lᴀᴜmçαrt (lomcheart) « droit strict » ; cf. le proverbe is kᴜmə no: ᴀᴜnçαrt lᴀᴜmçαrt (is cuma nó anncheart lomcheart) « summum jus summa injuria » ; kɔləmkʹilʹɩ (Colum Cille) « Colum­cille » ; mʷᴇ̈:ᵊlvʹrʹiʃtʹɩ (maol­bhriste) « brisée, qui a déferlé (en parlant d’une vague) ».

Mais on dit : bᴜnöʃg̬ʲᴜ:n (bun-ós-cionn) « cul par dessus tête » ; et, dans le cas de n précédant une dentale bɑ̃:ⁱnʹdʹαrəg (bándearg) « rose, rouge pâle », cf. § 303.