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Les diphtongues

bᴜ·ələ (bualadh) « frapper » ; kᴜ·ən (cuan) « port » ; krᴜ·əχ (cruach) « tas » ; dᴜ·ə (duagh) « peine » ; fᴜ·əsg̬ʷɩlʹtʹ (fuascailt) « délivrer » ; fᴜ·əh (fuath) « haine » ; fu·əχt (fuacht) « froidure » ; gᴜ·əl (gual) « combus­tible » ; lᴜ·əsg̬ə (luascadh) « balancer » ; trᴜ·ə (truagh) « pitié » ; rᴜ·ə (ruadh) « roux » ; ᴜ·əsəl (uasal) « noble » ; ᴜ·əhə (uatha) « d’eux ».

§ 210.
λ·ə.

Une diphtongue λ·ə peut s’entendre après repré­sentant l’adoucis­sement de r initial (cf. § 84) : ɑnərʹλə (anaruadh) « très rouge » ; mais il s’agit là d’un cas tout à fait isolé.

§ 211.
ᴜ·ɛ, ᴜɛ (écrit ‑uai‑, ‑uabhai‑, ‑uadhai‑).

ᴜ·ə se rencontre après consonne vélaire ou à l’initiale, devant consonne palatale.

bᴜ·ɛlʹɩmʹ (buailim) « je frappe » ; krᴜ·ɛgʹ (cruaidh) « dur » ; krᴜ·ɛmʹ (cruadhaim) « je durcis » ; dᴜ·ɛgʹ (duaigh), gén. de dᴜ·ə (duagh) « chagrin » ; dᴜ·ɛʃ (duais) « récom­pense » ; fᴜ·ɛmʹ (fuaim) « son » ; lᴜ·ɛmʹ (luadhaim) « j’agite » ; sᴜ·ɛnʹəs (suaineas) « repos, tran­quillité » ; ᴜ·ɛʃlʹəχt (uais­leacht) « noblesse » ; ᴜ·ɛrʹ (uair) « heure, fois » ; ᴜɛnʹ (uain), gén. de ᴜ·ən (uan) « agneau » ; ᴜ·ɛmʹ (uaim) « de moi ».

Quelques exemples spora­diques décèlent une tendance à faire passer l’accent sur le deuxième élément, avec ce résultat que le premier élément devient demi-voyelle : on a générale­ment wɛnʹɩ (uaine) « vert », non ᴜ·ɛnʹɩ. On entend aussi, quoique non régulière­ment : kɑt tɑ: wɛtʹ (cad tá uait) « qu’est-ce qu’il te faut ? » ; vwɛlʹ ʃe· (bhuail sé) « il frappa » pour vᴜɛlʹ ʃe· : nə hwɛʃlʹɩ (na huaisle) « les gens chics » pour nə hᴜ·ɛʃlʹɩ.