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Les diphtongues

de la diphtongue précédente. La prononciation usuelle à Dunquin est un a neutre. Là où l’on a ɔᴜ (oᴜ) pour la diphtongue précédente, le premier élément de aλ est aussi articulé plus haut et plus en arrière, mais n’est cependant pas arrondi.

Le deuxième élément est én général un peu avancé, et mal arrondi, même là où on n’a pas nettement λ (nous notons toujours aᴜ̃ⁱ lorsqu’il y a nasalisation, pour la commodité de la transcription, ce qui a d’autant moins d’inconvénients que le timbre du deuxième élément n’est pas toujours facile à préciser dans ce cas).

On a toujours un glide i, cette diphtongue ne se rencontrant que devant consonne palatale : l’élément médian de la triphtongue ainsi constituée étant relativement fermé il arrive qu’on ait une prononciation disyllabique : awi pour aᴜⁱ.

aλ se rencontre après consonne vélaire ou à l’initiale, devant consonne palatale.

aλⁱʃ ou awiʃ (amhais), plur. de ᴀᴜs (amhas) « jeune enfant (mais non bébé) » ; kaλⁱrʹ (cabhair) « secours » ; gaλⁱrʹ (gabhair), plur. de gᴀᴜr (gabhar) « chèvre » ; kaλⁱlʹ (cabhail) « buste », gén. kᴀᴜləχ (cabhlach) ; naᴜ̃ⁱdʹ (namhaid) « ennemi » ; sãᴜ̃ⁱnʹ (samhain) « 1er Novembre » ; taλⁱmʹ (toghaim) « je choisis ».

§ 201. au (s’écrit ‑eabh(a)‑, eamh(a)‑, ea devant ll, m, nn).

Se rencontre sous la forme öᴜ (mais aussi a) chez les sujets qui ont ɔᴜ pour ᴀᴜ. Cependant ici l’assimilation au deuxième élément, sans doute contrariée par le caractère palatal de la consonne précédente, est exceptionnelle, non régulière.

a se trouve après consonne palatale devant consonne vélaire ou à la finale, et est toujours précédé du glide j, quand il y a lieu.

aᴜn (ceann) « tête » ; klʹaᴜnəs et klʲaᴜnəs (cleamhnas) « arrangement matrimonial » ; aᴜrəv à côté de dʲɑ:rəv (deallramh) « apparence » : aᴜltə (geallta) « promis », de αlɩmʹ (geallaim) « je promets » ; glʲaᴜn et glʹaᴜn (gleann) « vallée » ; ãᴜ̃n (leamhan) « mite » ; äᴜ̃s (leamhas) « exultation » ; aᴜrəχ (meabhrach), gén. de maλⁱrʹ (meabhair) « raison » ; ɑnərʹaᴜr (anareamhar) « très gras », de rᴀᴜr (reamhar) « gras » ; ʃaᴜk (seabhac) « faucon » ; tʹrʹa (treabhadh) « labourer » ; aᴜntə (teannta) « proximité ».