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35. Maintenant, passons aux lutteurs. Le lutteur bien conformé doit avoir la taille plutôt longue que moyenne. Il doit être formé comme les gens de taille moyenne, n’ayant le cou ni trop long, ni enfoncé dans les épaules ; car, bien que cette conformation offre de la solidité, elle donne l’apparence d’un homme contraint dans ses mouvements plutôt que d’un homme qui se livre aux exercices ; cela du moins est vrai pour celui qui sait combien, parmi les statues d’Hercule, celles qui ont le cou libre et dégagé des épaules sont plus belles et plus divines que les autres. Que le cou soit droit comme chez un beau cheval qui comprend sa valeur, et que la base du cou se réunisse insensiblement avec la région claviculaire ; que la région sus-claviculaire soit étroite. Le sommet des épaules relevé donne au lutteur de la grandeur, une taille noble, de la force, et le rend plus apte à la lutte ; car, soit qu’on fléchisse ou qu’on retourne le cou par suite des manœuvres nécessaires dans la lutte, de pareilles épaules sont de bonnes gardiennes, puisqu’elles appuient la tête sur les bras, Un bras bien marqué est une bonne condition pour la lutte ; or, j’appelle bien marqué le bras dont les veines sont larges comme des varices. Quand les veines sont profondément situées et que le sang les gonfle en s’y précipitant à flots, elles échauffent le pneuma tiède des mains ; cette circonstance rajeunit le bras quand les athlètes commencent à se faire vieux ; mais, quand ils sont jeunes, elle les empêche de paraître pleins d’ardeur,