Page:Philostrate - Traité sur la gymnastique, trad.Daremberg, 1858.djvu/61

Cette page n’a pas encore été corrigée

23. J’ai entendu moi-même Mandrogénès de Magnésie faire honneur à son gymnaste de la fermeté qu’il montra dans le pancrace, dès son enfance : « Son père, disait-il, venait de mourir ; mais la maison était administrée par sa mère……………………………… » ; [alors] le gymnaste écrivit une lettre à la mère, lettre qui contenait ce qui suit : « Si vous apprenez que votre fils est mort, croyez-le ; mais si on vous dit qu’il est vaincu, ne le croyez pas. » Plein de respect pour cette lettre, Mandrogénès dit qu’il montrerait un courage à toute épreuve, afin que le gymnaste ne reçût pas de démenti, et que sa mère ne fût pas déçue dans ses espérances.

24. Attale l’Égyptien vainquit dans un second concours, étant soutenu par son gymnaste ; car il y avait chez les Égyptiens une loi suivant laquelle celui qui était vaincu après avoir été vainqueur, devait être publiquement puni de mort ; en effet, on le tenait d’avance pour mort, jusqu’à ce qu’il eût donné des garants pour son corps. Personne ne voulant prendre sur lui, pour Attale, une pareille garantie, le gymnaste lui-même remplit la condition de la loi [en se portant comme garant] ; il raffermit le courage de l’athlète, et l’aida ainsi à remporter une seconde victoire ; en effet, pour ceux qui songent à entreprendre une grande œuvre, c’est déjà pour eux, je pense, un présage favorable, si on ne leur refuse pas une marque de confiance (cf. § 8).