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les athlètes, la nature n’est pas trouvée en défaut ; car elle produit encore des athlètes pleins d’ardeur, de beauté et de sagacité ; or ces dons-là viennent de la nature ; mais l’absence d’une saine direction dans les exercices et d’une application soutenue avec vigueur a ôté à la nature sa propre puissance. J’exposerai plus loin comment cela s’est produit (cf. § 44 et suiv.). Examinons d’abord les motifs qui ont fait inventer la course, le pugilat, la lutte et les exercices analogues ; voyons depuis quel temps et par qui chacun de ces exercices a été mis en honneur. Nous aurons constamment recours aux données fournies par les Éléens, car pour de pareils sujets il faut parler d’après les sources les plus exactes.

3. Parmi les diverses espèces de concours, les exercices légers sont la course simple dans le stade, la course longue (dolique), les exercices en armes, la course redoublée (diaule), le saut; au nombre des exercices pesants on compte : le pancrace, la lutte, le pugilat. Le pentathle se compose d’exercices pesants et d’exercices légers : lutter et lancer le disque sont des exercices pesants ; lancer le javelot, sauter et courir, sont des exercices légers. Avant Jason et Pélée, on avait une couronne pour le saut et une autre pour le disque ; on pouvait aussi remporter la victoire avec le seul javelot, lors de l’expédition du navire Argo. Télamon était le plus habile à lancer le disque ; Lyncée à lancer le javelot ; les fils de Borée excellaient à courir et à sauter ; Pélée occupait le second rang pour ces exercices, mais il surpassait tous ses rivaux dans la lutte. On raconte donc que, dans un concours à Lemnos, Jason, pour complaire à Pélée, réunit les cinq exercices (pentathle),