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qui est pour lui plus qu’un homme, et dont il raconte une sorte de prodige posthume[1]. Dion Cassius insère dans son Histoire romaine[2] un des faits les plus merveilleux qui soient racontés d’Apollonius. Ammien Marcellin[3] le met, avec Pythagore, Socrate, Numa Pompilius et Plotin, au nombre des hommes privilégiés qui vécurent assistés d’un génie familier. Caracalla lui consacre un heroum[4], Alexandre-Sévère place son image dans son lararium, à côté de celle de Jésus-Christ, d’Abraham et d’Orphée[5], plusieurs villes lui élèvent des autels[6], et Aurélien fait vœu de lui construire un temple[7].

Déjà cependant, et Philostrate nous le dit en maint endroit, il ne manquait pas de gens qui, parmi les païens mêmes, ne voyaient en Apollonius qu’un magicien : une grande partie de la Vie d’Apollonius de Tyane est consacrée à détruire cette opinion, qui avait fait mettre Apollonius en jugement sous Domitien, et que ne put détruire l’apologie de Philostrate. Apulée, accusé de magie et repoussant cette accusation, se défend d’être un Apollonius de Tyane[8]. Lucien, qui ne croyait guère à la magie, parle d’Apollonius comme d’un fourbe qui s’est attaché, ainsi que les autres prétendus magiciens, à se jouer de la crédulité humaine[9].

  1. Voyez les Éclaircissements historiques et critiques, p. 480.
  2. Ibid. p. 477.
  3. Livre XXI, ch. 14.
  4. Voyez Dion Cassius, LXXVII, 18.
  5. Voyez Lampride, Vie d’Alexandre-Sévère, ch. 29, 31.
  6. Voyez la Vie d’Apollonius, p. 6.
  7. Voyez Vopiscus, Vie d’Aurélien, ch. 24, cité dans les Éclaircissements, p. 480.
  8. Apologie, trad. Bétolaud, 2e vol., p. 510, in 12.
  9. Alexandre ou le Faux Devin, § 5.