Page:Philosophie anatomique des organes respiratoires.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les travaux des hommes de génie, tout en faisant autorité, engendrent une honorable émulation et excitent à de nouveaux efforts. Les découvertes de M. Cuvier exercèrent la sagacité de notre célèbre confrère M. de Blainville. Ce savant, également frappé des pressentimens qui avaient dirigé mes premiers pas et des résultats de M. Cuvrier, jugea que ces vues ne s’excluaient pas et conçut la possibilité de les concilier. Les os operculaires, d’après mes idées d’analogie, dont M. de Blainville m’avait fait l’honneur de prendre une opinion favorable, ne pouvaient être (M. de Blainville le supposait avec moi) de nouvelle fabrique, des outils créés pour une seule classe et mis à la disposition des seuls poissons ; et le travail de M. Cuvier apprenait ou donnait lieu d’admettre qu’aucun démembrement du crâne ne pouvait les produire.

Dans ces circonstances M. de Blainville imagina de reproduire et d’appliquer aux poissons les idées d’Hérissant sur les oiseaux, et aperçut la solution du problème qu’il s’était proposé dans la possibilité du démembrement d’une partie non comprise dans les déterminations de M. Cuvier, dans le démembrement de la mâchoire inférieure. Le crocodile fournissait un exemple bien favorable à ce système. La branche postérieure de sa mâchoire d’en bas est composée d’un nombre de