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Il en est donc de la monstruosité des végétaux comme de celle des animaux : une intervention de lésions extérieures et accidentelles l’occasione. Qu’un insecte pique une cloison mitoyenne à deux germes, et que néanmoins ceux-ci continuent à se développer, il en résulte deux fruits appuyés l’un sur l’autre, et qui alors présentent, dans cette union anomale et pathologique, tous les caractères de la monstruosité. Combien d’autres exemples en faveur de cette thèse pourraient être fournis par le règne végétal !

Un fœtus blessé dans le sein de sa mère réalise, sous tous les rapports, la condition d’un animal surpris dans son monde extérieur et frappé à l’improviste. La blessure est-elle grave, la vie cesse ; n’est-elle que légère, ou n’a-t-elle retranché qu’un membre dont l’amputation n’entraîne pas nécessairement la mort, les bords de la plaie se rapprochent ; car l’action du nisus formativus n’est jamais interrompue. Mais, comme cette action procède sur des organes déchirés et en l’absence d’une portion emportée, ce qui se forme en remplacement de ce qui avait été formé est une réunion, par suture, des vestiges des organes dilacérés, c’est-à-dire un nouvel assemblage hétérogène, et je pourrais risquer de dire, un nouvel organe, alors pathologique. C’est le nom que je dois en effet à ce résultat, puisqu’il réunit toutes les conditions qui