Page:Philosophie anatomique. Monstruosités humaines (IA BIUSante 32837x02).pdf/472

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 438 )

et sans tronc qui l’attachât au sol, celle d’une chose avec fin sans commencement.

Mais sur ce pied, dira-t-on, l’objection de M. Meckel n’en a que plus de force. Qu’on se désabuse ; c’est au moment même de succomber que le principe des connexions manifeste le mieux toute sa valeur comme moyen de recherches. On n’avait qu’exprimé généralement la situation de la moelle épinière chez les insectes : pour prononcer en connaissance de cause sur ses réelles connexions, il fallait l’étudier plus attentivement, en suivre toutes les dérivations, et observer jusqu’à ses plus minutieux rapports. Qu’est-il résulté de ces recherches ? C’est que j’en suis venu à trouver que tous les organes mous, c’est-à-dire les organes principaux de la vie, sont reproduits, chez les crustacés nommément, et par conséquent chez les insectes, dans le même ordre, dans les mêmes relations et avec le même arrangement que leurs analogues chez les hauts animaux vertébrés. L’anomalie n’est point dans une distribution insolite et irrégulière des organes les uns à l’égard des autres, mais dans le rapport de tout l’animal relativement à la partie de son corps qui, durant la marche ou la station, regarde le sol. Un crustacé, pour me servir du langage consacré, nage ou marche, le ventre étant constamment tourné du côté du ciel. C’est donc un autre mode de rapport du corps avec la terre ; ce