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garder d’un fâcheux écueil, et craindre de substituer au roman convenu de la physiologie sur ce point un roman qui ne serait avoué que de moi seul.

Heureusement que ces réflexions sont, jusqu’à un certain point, étrangères à l’objet de ce paragraphe : je puis sans inconvénient les écarter. Il me suffit de pouvoir faire le raisonnement suivant avec quelque confiance en sa justesse. Si le cerveau du podencéphale fût parvenu à l’état volumineux d’un cerveau normal, il ne fût pas sans doute arrivé au colon d’être rempli par tant de mucus, et d’avoir acquis de plus grandes dimensions pour le contenir.

Cet emploi du mucus nous ramène à notre première question : la sécrétion de cette substance est donc l’un des premiers et des plus précieux fruits de l’œuvre organique[1]. Toutes les surfaces muqueuses

  1. Ce résultat paraît avoir fait partie des théories médicales et physiologiques il y a plus d’un siècle : je l’apprends par quelques réflexions critiques de Fourcroy, consignées dans l’article cité plus haut. Ce célèbre chimiste y rappelle les opinions de l’ancienne école sur le mucus ou le corps muqueux, auxquelles les travaux de Fouquet et de Bordeu donnèrent depuis tant d’éclat et de vogue, et où l’on soutenait que cette substance remplissait les mailles du tissu cellulaire et servait à la nutrition. Fourcroy ne pense pas qu’on doive considérer ce fluide comme corps nourrissant : le mucus, ajoute-t-il, ne se montre jamais que sous la condition d’un résidu excrémentitiel. Jamais, c’est