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culaire, c’est-à-dire à leur ancien état préexistant à toute végétation ou combinaison organique[1] ; il suffit pour cela que le calorique pénètre ces substances et les écarte, et que le mucus, agissant comme fluide dissolvant, en opère et en maintienne la dispersion. Les veines, comme étant les principaux moyens de l’absorption organique, s’emparent de ces molécules alibiles, et, avec elles, de quelques principes du sang artériel, tels que le principe colorant et autres. Voilà ce qui, mêlé à du sang veineux existant auparavant dans ces vaisseaux, constitue les matériaux de la prochaine sanguification ; phénomène que personne n’aurait encore embrassé sous son vrai point de vue, auquel concourent l’influence nerveuse et l’action dépurative de plusieurs organes glanduleux, et qui n’est entièrement réalisé qu’après que les élémens qui le produisent ont parcouru toutes les voies de la circulation veineuse. Ainsi, après la première demi-

  1. On a beaucoup admiré l’idée qu’a eue Boerhaave de comparer le système digestif de l’animal au sol dans lequel les végétaux puisent les sucs nécessaires à leur existence, et les vaisseaux absorbans à de véritables racines intérieures. L’explication que je donne ici de la séparation des matières alimentaires établirait, si elle est fondée, que l’idée de Boerhaave ne contient pas seulement une vue d’analogie. C’est le fait lui-même que ce grand homme aurait aperçu, si en effet l’objet de la digestion est de ramener les alimens à leur première condition moléculaire.