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sont le produit d’une seule et même cause, et dépendent réellement de la même anomalie, étant l’un à l’égard de l’autre, l’occasion et le motif d’une compensation. C’est cette théorie que M. Serres vient d’exposer dans un article sur le système sanguin des monstruosités animales[1] L’hypertrophie, dit-il, d’une partie organique, et l’atrophie d’une autre en correspondance, tiennent à l’antagonisme de leurs artères nourricières, quand il arrive à ces artères d’avoir le diamètre de leur calibre établi différemment qu’à l’ordinaire. M. Serres cite l’acéphale incomplet[2] (notre podencéphale) né à l’Hôtel-Dieu, dans la division de M. Petit, comme lui offrant une disposition de ce genre.

Pour rechercher en quoi consiste exactement

  1. Essai sur une Théorie anatomique des Monstruosités animales, par M. A. Serres, chef des travaux anatomiques des hôpitaux, etc. Voyez Bulletins de la Société médicale d’émulation, recueillis par la Revue médicale, octobre 1821.
  2. M. Serres recourt à cette périphrase pour éviter l’emploi du mot impropre d’anencéphale, donné par les anatomistes occupés de pathologie à une classe entière d’acéphales, à ceux qui ont un cerveau rudimentaire. Il n’est en effet aucun de ces prétendus anencéphales où ne soient, dans une proportion plus ou moins grande, quelques parties encéphaliques. J’ai plus haut déjà regretté d’avoir conservé et adopté ce nom pour un genre d’acéphalie chez qui un liquide précurseur du cerveau tient lieu de cet organe : hydrencéphale eût été préférable.