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de la boîte cérébrale. Je me rappelai les observations de Santorini et de Bomberg citées par Morgagni, et celles, de Fontanus conservées par Wepfer. Comme ces physiologistes ne voulaient qu’expliquer la prétendue disparition du cerveau, il leur est échappé de s’accorder sur un fait d’observation, sur l’existence d’une vessie pleine d’un liquide à dos de leurs fœtus. Je ne doutai pas que l’anencéphale de la Seine[1] n’ait eu à porter une pareille bourse, en lui voyant le dos pelé en grande partie, et je ne tardai pas en être informé par la sage-femme[2] qui reçut l’enfant.

On jugera de la grandeur de cette poche sur le volume du liquide qui y était contenu, volume que la sage-femme m’a dit avoir estimé à la quantité de deux à trois litres d’eau. Cette poche était indépendante du placenta (celui-ci a été trouvé dans l’état normal), et son liquide parut différent de celui des eaux de l’amnios.

Je note cette circonstance négligée dans le ré-

  1. Quelques renseignemens qui m’ont été communiqués touchant la naissance de ce fœtus m’autorisent à l’appeler de ce nom. Je traiterai de l’anencéphale de M. Lallemand sous celui de l’anencéphale de l’Hôtel-Dieu, et du sujet décrit par M. André sous la dénomination de l’anencéphale de Dreux. Dans les vues zoologiques que j’applique à l’étude des monstres, ce sont là trois différentes espèces d’un même genre.
  2. Madame Riguet, à Paris, quai du port aux Tuiles.